Depuis de nombreuses années, l’Afrique manque de moyens pour construire des infrastructures courantes telles que les routes, les écoles mais aussi pour améliorer les conditions de vie des nombreux habitants de l’Afrique de l’ouest. Le Burkina Faso est un des pays touché par cette pauvreté.
Traversée presque en son centre par l’équateur et comprise en majeure partie entre les tropiques, c’est l’un des cinq continents de ce monde. Quand on demande à une personne quel mot évoque l’Afrique, la réponse est souvent : chaleur, savane, désert, guerre, esclavage, sècheresse, famine, épidémie, colonisation, sous-développement comme on disait avant…. Chacun, sans la connaître, en a sa propre vision ;
L’Afrique, berceau de l’humanité : certains l’affirment, d’autres le contestent, je ne m’engagerais pas dans ce débat. Mais qu’elle ait vu naître ou pas l’être humain, on peut affirmer qu’elle a vu s’épanouir des civilisations, des royaumes et des empires et se développer les arts, les sciences et les cultures orales et écrites. Toute cette richesse se retrouve dans les pays africains et c’est sans doute pourquoi elle attire particulièrement ceux qui aiment ce continent et les peuples qui le composent.
L’Afrique fait souvent la Une des journaux télévisés ; c’est certainement à travers le prisme des médias que la plupart d’entre vous connaissent certains de ses pays ; les images données n’encouragent guère à les découvrir. Alors oui, certaines régions sont sur le devant de la scène, je vous l’accorde, mais d’autres mériteraient une autre exposition médiatique. C’est une belle leçon de vie qu’on apprend lorsqu’on y séjourne et notamment au BURKINA FASO puisque c’est de lui que nous sommes venues parler. Enclavé entre 6 pays de Afrique de l’ouest: le Mali au nord et à l’ouest, le Niger au nord-est et à l’est, le Bénin au sud-est, le Togo et le Ghana au sud et la Côte d’Ivoire au sud-ouest,
Le Burkina Faso (prononcer BOURKINA FASSO) n’est pas un pays touristique. Pas de plages ou de cocotiers, ni de villes aux monuments splendides à visiter ; non, le Burkina se découvre à travers les rencontres, les échanges avec son peuple qui a conservé sa culture et qui, malgré des conditions de vie très difficiles, reste d’une amabilité exceptionnelle et d’une immense tolérance. Historiquement, le territoire du BF a été créé au début du siècle dernier (1919) lors de la colonisation française puis dissous et partagé entre les pays voisins en 1932 pour être finalement reconstitué en 1947 sous la nomination « Haute-Volta » jusqu’en 1984 où le président Thomas SANKARA le renomme « Pays des hommes intègres » (Burkina signifiant « intégrité » en langage mooré et Faso « pays » en langage dioula).
C’est l’un des pays les plus pauvres au monde. Il est peuplé d’un grand nombre d’ethnies (65 au total) aussi différentes les unes que les autres et si elles cohabitent pacifiquement en préservant chacune leur culture et traditions respectives, l’absence de ressources exploitables en est l’origine. Les burkinabè ont appris à s’en sortir avec le peu que la nature leur a donné et, de ce fait, font preuve d’une grande sagesse. La langue officielle est le français mais on parle d’autres langues et dialectes selon les régions. Grâce à SANKARA, les burkinabè ont pris conscience que leurs traditions et leur savoir-faire artisanal constituaient une véritable richesse, ce qui a permis l’ouverture du pays au tourisme. Le pays accueille aujourd’hui des évènements culturels internationaux. Depuis 1987, il est dirigé par Blaise COMPAORE. Outre la capitale, OUAGADOUGOU, d’autres villes importantes comme BOBO-DIOULASSO, KOUDOUGOU ou OUAHIGOUYA, rassemblent une grande partie de la population.
Dans les villages de brousse, comme à BOULMA où nous étions, c’est un toute autre mode de vie. Les familles habitent dans ce qu’on appelle des « concessions » ; il s’agit d’un ensemble de cases ou chambres, construites autour d’une cour, clôturé d’un mur d’enceinte servant de protection. Les constructions sont différentes selon les régions et les ethnies : en banco (terre battue), en paille ou bien en brique d’adobe (moitié paille et terre) et l’architecture peut également varier ; le sol est en terre damée. Le chef de famille et chacune des femmes possèdent sa chambre. Il existe des lieux communs à tous les habitants de la concession.
Celle-ci abrite également les greniers à céréales et la cour sert à l’élevage des poules, pintades et autres volailles. Les familles vivent principalement de l’agriculture et, dans certaines régions, de l’élevage. Les enfants ne vont hélas pas tous à l’école et nombre d’entre eux travaillent dans les champs ou à la mine d’or pour aider leur famille.
Les repas sont souvent limités à un par jour : le plat typique est le Tô, plat de céréales avec une sauce à base de feuilles, parfois des légumes, du riz, des haricots.
Nous l’avons dit, le pays est enclavé, il ne dispose pas d’accès à la mer et se situe en région sèche. Bien qu’il soit arrosé par 3 fleuves, dont le plus connu est le fleuve Niger, le manque d’eau est crucial : les cours d’eau n’ont pas de débit constant, la grosse chaleur contribue à l’évaporation de l’eau, l’infiltration n’étant pas favorisée par la composition du sol, il est difficile de récupérer l’eau, les pluies tombent inégalement sur le territoire, le dérèglement climatique … tout cela contribue à accentuer le phénomène de sècheresse.
Entre 1986 et 1991, le gouvernement a mis en place un plan visant à construire des puits et des forages afin de garantir l’accès à l’eau à tous les habitants. De gros efforts ont été effectués mais force est de constater que tous les villages ne sont pas encore pourvus. Il faudrait plus de barrages et de forages fermés. Les toilettes sont donc sommaires au village et se situent souvent à l’arrière d’un muret. Cependant, on commence à voir se construire des latrines au cœur de la brousse.
Si le climat et la sècheresse impactent l’approvisionnement en eau, la désertification est un autre problème important qui a nécessité la mise en place d’un plan national visant, entre autres, des opérations de reboisement, de traitement des sols, de lutte contre les feux de brousse et de protection des milieux naturels. Un gros travail de sensibilisation et d’éducation pour changer les pratiques a été effectué mais en brousse les traditions ont la vie dure.
Il n’y a pas que l’eau qui est précieuse en brousse, il est une autre rareté : l’électricité. Si beaucoup de maisons en ville sont équipées, le réseau tarde à arriver dans les villages. Néanmoins, on peut acheter des panneaux solaires qui, reliés à des batteries, permettent la recharge des portables, ainsi que les lampes solaires. Enfin, bonne nouvelle, nous avons appris que la fée électricité devait se pencher sur BOULMA cette année ! Bien évidemment, tout cela a un coût non négligeable et n’est pas à la portée de tous les habitants.
Si l’eau est source de vie, elle peut également s’avérer dangereuse. En effet, les abords des rivières, des mares ou des marigots sont fréquemment infestés par les maladies. La plus connue est bien évidemment le paludisme (ou malaria) mais on note également la bilharzie ou encore l’onchocercose (cette dernière étant néanmoins en voie d’éradication). L’harmattan, vent qui souffle de décembre à février, favorise la propagation d’autres maladies comme la méningite et la tuberculose, sans compter la fièvre jaune, l’hépatite ou encore la rage véhiculée par les multiples chiens divaguant de partout.
Si la plupart de ces maladies ont été éradiquées sous nos latitudes par des mesures prophylactiques et une hygiène rigoureuse, il reste encore beaucoup à faire en Afrique. C’est pourquoi, l’éducation reste le moyen privilégié pour sensibiliser les habitants dès le plus jeune âge.
Tous ces problèmes évoqués (eau, sècheresse, maladies, etc …) sont interdépendants les uns des autres. Le développement d’infrastructures importantes permettra d’y remédier mais c’est surtout à travers l’éducation et la solidarité que les choses avancent, lentement mais sûrement. Surtout pas en leur imposant les choses, c’est à eux de définir leurs besoins. Nous essayons à travers les actions d’ASSOLIDAFRICA07, d’apporter notre contribution à ce challenge.
Liliane De Ochandiano